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André Busson et Alexis Hodbert : les précurseurs

André Busson et Alexis Hodbert vont jouer un rôle très important dans la naissance la mytiliculture au Vivier-sur-Mer

 

 

 

André le maire, Alexis l'adjoint

 

A la suite des élections municipales du 26 avril 1953, André Busson, déjà maire du Vivier depuis 1949, réunit tous  les membres du  conseil  à 18 h,  le 4 mai 1953. 

Ce jour-là, André Busson est réélu maire avec 12 voix favorables. Eugène Henry, un autre conseiller, est crédité d'une voix. Le maire prend donc ses fonctions avec une majorité absolue ! Alexis Hodbert est élu adjoint avec 12 voix favorables. Ce dernier continuera son travail pour la commune très longtemps puisqu'il sera élu maire de 1974 à 1983.

Les autres conseillers se nomment : Pierre Lebreton, Jean Genée, Jean Baptiste Douet, Eugène Henry, Alexandre Bunoult, Etienne Dupuy, Jean Despréaux, Guillaume Leclerc, Paul Plaingain, René Pincé, Joseph Fontaine.

Mais les perspectives ne sont pas réjouissantes car l'avenir économique du Vivier semble bouché.

 

La commune face à un défi : son déclin démographique

 

Comme on l'a déjà vu,  le Vivier se présente en 1953 comme une commune vivant de l'agriculture, de la pêche à pied et d'un peu de tourisme. Mais cela ne suffit pas à freiner le déclin démographique. Les chiffres parlent d'eux mêmes : en 1866 on compte1019 habitants, en 1901 le chiffre descend à 775, en 1936 on est à 613 et en 1953, il est au plus bas avec  moins de 600 habitants.

Deux chiffres viennent encore éclairer cette situation alarmante : en 1950 on compte deux mariages et les deux couples partent en ville, en 1952 aucun mariage, en 1954 le maire  célèbre  6 mariages mais un seul ménage  s'installe dans la commune.

Le manque de travail  est la principale raison de cette diminution de la population. Le constat est clair : les jeunes quittent le Vivier ! Cette baisse très importante de la population inquiète fortement la municipalité. Il faut trouver de nouvelles activités et de nouvelles perspectives pour l'avenir de la commune !

 

 

Pourquoi pas la mytiliculture ?

 

La moule n’a été qu’un coquillage secondaire pendant des siècles dans la Baie. Certes, des essais d’élevage ont bien eu lieu avant 1950. En effet, le propriétaire de la pêcherie "Les Islouses" avait obtenu en 1926 le droit d’importer des petites moules d’Erquy pour les faire grossir dans le clayonnage de sa pêcherie. Il fut aussitôt imité par d’autres propriétaires jusqu'en 1933. Mais ces tentatives ont été réduites à néant à cause (d’après les mytiliculteurs) des pêcheurs à pied qui volaient les moules. Ce ne serait pourtant pas la seule raison de l'abandon : ils auraient préféré conserver le statut de propriété privée de leurs pêcheries plutôt que de les voir transformées en concessions de cultures marines, louées par l’administration. Bref, les premiers essais d’élevage de moules dans la Baie sont donc abandonnés, d’autant qu’au même moment l’ostréiculture se modernise à Cancale.

A cette époque,  André Busson est mareyeur de profession et possède trois pêcheries. En allant pêcher son poisson, lui aussi remarque que des moules se greffent et se développent sur les pannes, c'est à dire les branchages des pêcheries.  Il pense donc qu'on peut retenter l'expérience puisque les moules semblent trouver dans les eaux de la Baie des conditions de développement particulièrement clémentes.

Dans le même temps, le contexte national est favorable. En effet l'Etat encourage la production mytilicole, celle-ci étant alors inférieure à la demande des consommateurs.  La consommation annuelle française de moules est alors de 60 000 tonnes et la production nationale ne peut pas y répondre totalement. L'Administration maritime est donc à la recherche de nouveaux sites de production de moules : dans la région de Saint-Malo, la Baie du Mont-Saint-Michel est pressentie.

Le maire André Busson, son adjoint Alexis Hodbert et le conseil municipal ne veulent pas rater cette occasion qui s'offre à eux et à leur chère commune. Selon eux, la mytiliculture procurera un travail sur place à cette population attirée par la mer depuis des générations et absorbera l'excédent de main d'oeuvre agricole que la mécanisation laisse sans activité.

Alors pourquoi ne pas tenter  l'aventure ?!

 

 

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