Histoire et patrimoine
Le dimanche 8 novembre 1953
Les acteurs
Le dimanche 8 novembre 1953 à 9h30, le conseil municipal se réunit à la mairie sous la présidence du maire André Busson.
C'est une réunion très importante car les élus discutent d'une éventuelle création de parcs à moules sur les grèves du Vivier-sur-Mer. Ils ne savent pas encore que cette délibération va vraiment avoir une répercussion forte et inespérée sur l'avenir de leur commune et des habitants de la Baie. Ils envisagent encore moins que cette décision puisse aboutir à la naissance d'un des plus grands centres de mytiliculture sur bouchots !
L'acte de naissance de la mytiliculture au Vivier-sur-Mer
Voilà le texte final voté par les participants :
"Le conseil municipal, ayant pris connaissance de la demande de création de parcs à huîtres formulée par M.M. Chauvel Père et fils et Monsieur Beaulieu
Vu que de nombreux habitants de la commune et des communes côtières voisines sont inscrits maritimes
Vu que ces inscrits maritimes ont formulé une demande collective de terrain dans la grève de Le Vivier-sur-Mer pour la création de parcs à moules
Vu que ces parcs à moules seraient pour de modestes familles une source de revenus complémentaires
Vu que ces dits parcs à moules seraient situés immédiatement auprès des pêcheries et ne gêneraient ainsi ,ni la navigation, ni les pêcheurs à pied
Vu l'interdiction du 02/08/46 de la Commission régionale qui avais pris la décision de rejeter toute nouvelle demande de parcs à huîtres et de ne pas en recevoir de nouvelles pour la création d'établissement de pêche dans la Zone d'extension du banc naturel d’huîtres
1. S'oppose à la dite demande de parcs à huîtres
2. Demande que des terrains soient cédés en vue de la création de parcs à moules dans la grève de Le Vivier-sur-Mer et de Cherrueix à titre d'essai.
Fait et délibéré en séance le jour, mois et au que devant. Et ont signé les membres présents".
L'aventure peut commencer
L'aventure commence donc le 8 novembre 1953 avec ce vote de la municipalité du Vivier mais rien n'est gagné et tout est à faire. L'année 1954 va être consacrée justement à convaincre toutes les autorités décisionnelles.
En effet, il faut maintenant entreprendre de nombreuses démarches auprès des autorités responsables et notamment à Paris au Secrétariat d'Etat chargé de la marine marchande et de l'agriculture. Il faut ausi demander une étude de l'ISTPM (Institut Scientifique et Technique des Pêches Maritimes), l'ancêtre de l'Ifremer, pour connaître la faisabilité du projet sur le plan technique et scientifique. Il faut aussi prendre contact avec tous les maires des communes du littoral de la Baie.
André Busson et Alexis Hodbert ont donc du travail mais ils ne sont pas seuls. Ils vont notamment recevoir l'appui politique très précieux d'Yves Esteve, sénateur-maire de Dol. Ils vont alors se déplacer, écrire et recevoir des délégations afin de favoriser et d'autoriser cette installation. D'ailleurs , dès le 8 janvier 1954, l'ISTPM émet un avis très favorable dans un rapport destiné au Secrétariat d'Etat à Paris.
Le but est donc maintenant de convaincre toutes les autorités politiques et administratives des divers avantages que pourra apporter un centre mytilicole en Baie du Mont-Saint-Michel.
Cette date est fondamentale car c'est l'acte de naissance de la mytiliculture au Vivier-sur-Mer et le début de l'aventure.